Publié le 28 octobre 2021 par Fabrice Mazoir, mis à jour le 18 décembre 2023

Les Trans, un festival engagé dans le développement durable

En coulisses, les Trans Musicales se mobilisent pour réduire leur empreinte carbone

Dans le hall 4 des Trans Musicales
Destination Rennes – Gwendal Le Flem

A l’avant-garde des musiques actuelles, les Rencontres Trans Musicales de Rennes sont aussi engagées depuis longtemps dans une démarche de développement durable et solidaire. Des actions menées sur tous les fronts, dans le respect du projet artistique et de l’expérience vécue par les festivaliers.

Un acteur culturel engagé de longue date

« Nouveau depuis 1979 »… Depuis sa naissance le festival des Trans Musicales est resté fidèle à son credo : faire découvrir les talents émergents des musiques actuelles, qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs. Les Trans sont aussi engagées dans une démarche de développement durable, depuis longtemps. Par conviction, mais aussi pour compenser l’impact d’un festival qui attire chaque année 30000 personnes en moyenne au Parc Expo sur 3 jours.

« L’engagement développement durable des Trans remonte à 2005, dans la foulée de l’installation au Parc Expo » rappelle Xavier Paillat, Responsable développement durable et solidaire aux Trans. « Le festival a alors vraiment grandi d’un coup. A l’époque Béatrice Macé (co-fondatrice des Trans aujourd’hui élue à la Région, Ndlr) a très vite pris conscience des impacts environnementaux mais aussi sociaux du festival, en particulier sur les questions d’accessibilité ».

Comme d’autres acteurs de la musique, les Trans s’attachent d’abord à réduire et trier les déchets, en utilisant par exemple les gobelets réutilisables. Très vite, des navettes sont aussi mises en place avec le STAR et la métropole pour permettre aux festivaliers de se rendre au Parc Expo sans prendre leur voiture. Jusqu’en 2012 les Trans continuent de mener des actions sur tous les fronts, y compris sociétaux, à travers des actions culturelles ambitieuses. Au total, ce sont plus d’une centaine d’actions qui sont menées chaque année. « On pense souvent que le développement durable ne concerne que le volet environnemental mais ce sont aussi des démarches sociales et sociétales » explique Xavier Paillat.

2013 : les Trans obtiennent la certification ISO 20121, une première en France

Le tournant dans la démarche, c’est la certification ISO 20121. Après avoir travaillé sur un mode d’Agenda 21, les Trans sont alors le premier acteur culturel français (et le 3ème festival dans le monde) à s’inscrire dans cette norme développement durable du secteur événementiel. « La certification ISO 20121 n’est pas un label, c’est vraiment un cadre méthodologique qui nous fait progresser. En écoutant publics et partenaires on choisit les enjeux sur lesquels on va accentuer nos efforts. On se fixe ensuite des objectifs précis comme diminuer notre empreinte carbone, favoriser l’inclusion, limiter les déchets, améliorer l’organisation du travail, etc. » détaille Xavier Paillat.

Destination Rennes – Gwendal Le Flem

Ce n’est finalement pas très connu, mais les Trans sont pionniers dans ce domaine. Pour l’édition 2021, la 43ème, les Trans souhaitent d’ailleurs aller encore plus loin. Avec notamment une alimentation plus durable servie aux festivaliers, aux équipes et aux artistes. Pour l’édition 2021, l’équipe des Trans cherche en effet à réduire l’empreinte carbone du festival en proposant un peu moins de viande et pas de viande rouge. Cette dernière étant celle dont la production émet le plus de gaz à effet de serre. « On ne veut surtout pas s’adresser qu’aux végétariens, on invite juste les festivaliers à devenir flexitariens pendant trois jours, sans qu’ils aient l’impression de se priver » explique le Responsable du développement durable. Un changement qui a un impact important : près de 20000 repas sont en effet servis début décembre. Exit donc la viande rouge, mais rassurez-vous on pourra quand même déguster la traditionnelle galette-saucisse !

70% des festivaliers utilisent les navettes

Les Navettes des Trans Musicales de Rennes
© Marion Bornaz

Autre levier sur lequel les Trans souhaitent accélérer : les transports. Avec les navettes le festival est en avance : « Sur les 30000 personnes qui viennent au Parc Expo chaque année, près de 70 % utilisent déjà les navettes. Cela répond à un enjeu environnemental car ce sont autant de voitures qui ne sont pas utilisées, mais aussi à enjeu de sécurité puisque les gens qui ont consommé de l’alcool sont ramenés par des chauffeurs professionnels du STAR ».

Mais les Trans veulent aussi mieux connaître les usages des festivaliers qui n’empruntent pas encore les navettes, notamment pour savoir s’ils covoiturent afin d’adapter l’offre de transport des prochaines éditions. Une démarche qui vient en complément des actions de prévention autour des capitaines de soirée.

La clé pour un festival convivial : la prévention et la sensibilisation

Destination Rennes – Gwendal Le Flem

Dernier volet sociétal sur lequel les Trans mettent l’accent : la prévention et la sensibilisation des violences sexuelles et sexistes (VSS). Sur ce sujet, l’Association des Trans Musicales travaille avec la jeune association les Catherinettes. L’objectif est à la fois de former les équipes en amont du festival, de sensibiliser, de faire de la prévention et d’intervenir si besoin. Une vigilance qui fait écho à la fois au contexte #metoo et aux attentes du public de pouvoir vivre une expérience festive mais apaisée. Au total, c’est une équipe de 12 personnes, en lien étroit avec les personnels d’accueil et de sécurité, qui veillera sur les lieux de concerts.

Changer ses habitudes sans sacrifier le projet artistique, c’est possible

Toutes ces démarches se sont construites avec le temps, en concertation avec les prestataires, les intermittents et le public. L’équipe des Trans est très attentive au respect de l’esprit du festival et du projet artistique. Et dans ce domaine chacun peut faire sa part : les organisateurs, comme les festivaliers.

« Un festival est une mini-ville, un monde à part pendant quelques jours » résume Xavier Paillat. « Notre but est d’inclure dans cette parenthèse festive des objectifs de développement durable. Si on veut continuer à vivre ces moments de manière harmonieuse, nous devons en effet changer certaines habitudes et montrer que ça peut bien se passer. Faire des découvertes musicales, rencontrer beaucoup de monde et adopter des pratiques responsables, c’est possible ! »


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