Publié le 18 juillet 2016 par Fabrice Mazoir, mis à jour le 11 octobre 2023
Sugar Daddy
DJ fan de mode et de hip hop
De la fac de Rennes 2… aux platines
A seulement 21 ans, Sugar Daddy a réussi à se faire un nom rapidement dans les nuits rennaises. Rien ne le destinait spécialement à devenir DJ. En 2013, il débarque dans la capitale bretonne pour faire des études en arts plastiques à l’Université de Rennes 2. Assez rapidement il se rend compte que l’univers de la Fac « ne lui correspond pas trop ». Mais il tombe sous le charme de la ville et de sa culture. « Quand je suis arrivé du Mans à Rennes c’était pour moi l’eldorado, il s’y passe tellement de choses… maintenant c’est ma ville » résume celui qui se prénomme Raphaël dans la vraie vie.
« Rennes est une très belle ville avec beaucoup de gens créatifs »
Mais c’est tout de même l’Université qui va lui offrir un tremplin vers les platines en passant par la case « Radio Campus Rennes ». Sur les ondes de ce canal très suivi par les étudiants, il anime une émission de radio dédiée à la mode. Son autre passion avec la musique. Pendant deux ans son émission « fashion break » lui permet de rencontrer beaucoup d’artistes passés sur les scènes rennaises, en particulier lors des Transmusicales. « J’ai pu faire des interviews de Stromae, Disiz La Peste ou encore The Avener. L’émission sur RCR a été pour moi une bonne école » reconnaît Raphaël. Il croise aussi la route de créateurs, d’artistes en tous genres, des graphistes, vidéastes, DJ, grapheurs… « Au niveau culturel Rennes est une très belle ville avec beaucoup de gens créatifs ». Des personnalités qu’il invite dans son émission « Fashion Break » dont le format évoluera ensuite pour passer de la radio à Youtube.
Coaché par Bob Sinclar
Le mix, Sugar Daddy avoue l’avoir appris tout seul… « J’ai appris sur le tas, d’abord chez moi où j’ai passé pas mal de temps à m’entraîner, ensuite j’ai proposé des mixes à des bars et avec le bouche-à-oreille ça s’est fait tout seul ». Officiellement DJ sous pseudo depuis 2014, il fait une dizaine de dates par mois et arrive à en vivre depuis un an. On peut le croiser régulièrement au BDS, le Bar des Sports tenu par le footballeur rennais Romain Danzé, où Sugar Daddy mixe souvent les vendredis soirs. D’autres bars et établissements de nuit rennais lui ont fait confiance, comme le Delicatessen, le Pym’s, le Zola ou le bar La Notte.
“Il m’a vraiment fait progresser…”
Récemment, le jeune DJ a même pu mixer au VIP Room à Paris à la faveur de sa participation à l’émission de téléréalité DJ Mode d’emploi, diffusée sur la chaîne MCM… Le DJ rennais était même le plus jeune à concourir pendant la saison 2 durant laquelle il a pu bénéficier des conseils de Bob Sinclar. « Bob Sinclar est très gentil, il m’a vraiment fait progresser et m’a donné confiance en moi » raconte Sugar Daddy. « A 21 ans ce sont des bonnes rencontres. J’ai appris beaucoup de choses, notamment les techniques de scratch que je dois encore approfondir ».
Mixer la culture Hip-hop avec d’autres univers
Mettre en avant la culture hip-hop dans les soirées c’est le challenge que Sugar Daddy s’est fixé. Mission impossible dans une ville rock comme Rennes ? « C’est vrai que Rennes est une ville rock, avec également une forte culture electro et de très bons disquaires. Pour l’instant le hip-hop reste le ¼ d’heure américain en boites de nuit ce n’est pas encore totalement ancré dans la culture » reconnaît Raphaël. « Même si des festivals arrivent à faire connaître un peu plus la culture breakdance, il y a encore du chemin à parcourir pour que le hip-hop fasse pleinement partie de la culture « clubs » comme c’est le cas aux Etats-Unis. Pourtant, le rap est une musique avant tout festive ».
« L’objectif d’un DJ c’est de faire danser »
En attendant, Sugar Daddy y travaille à son niveau. « En soirée, j’essaye de mélanger toutes les époques et les styles de rap : des années 80 à aujourd’hui, du rap US au rap français. Je mixe aussi pas mal de House, tout dépend des lieux où je me trouve. L’objectif d’un DJ c’est de faire danser, il faut s’adapter au créneau de chaque soirée. En boite de nuit le contact avec le public est beaucoup plus direct, on a pas le droit à l’erreur». Mais même en boite, Sugar Daddy apporte sa « petite touche hip-hop ». « NTM ou Doc Gyneco, ça passe toujours très bien en discothèque, les gens ont des bons souvenirs de la période 1990-2000 tout le monde connaît les tubes, ça fait plaisir de les entendre mélangés avec d’autres univers musicaux ».
La mode, une deuxième passion pour Sugar Daddy
Au rayon mélange des genres, Raphaël a depuis longtemps une deuxième passion : la mode. Pas forcément éloigné de son goût pour le rap. « Les rappeurs d’aujourd’hui s’habillent en marques de haute couture, il existe des ponts entre les deux univers » affirme Sugar Daddy qui a contracté le virus de la mode suite à des études dans ce domaine avant d’arriver à Rennes.
“J’avais envie de faire des ponts entre la musique et la mode”
« En Bac pro mode, Je me suis rendu compte que j’aimais plus mettre en avant des créateurs que confectionner des vêtements moi-même » se souvient Raphaël. « J’avais envie de m’impliquer dans ces 2 domaines, faire des ponts entre la musique et la mode ». Son désir s’est concrétisé par des défilés qu’il organise régulièrement à Rennes. Et là encore tout est une affaire de mix… « J’aime casser les habitudes, mélanger la haute couture avec des influences plus marginales, des touches de street-wear » explique Raphaël qui a aussi invité une violoncelliste classique pour sonoriser avec lui les défilés. « Histoire de s’ouvrir à d’autres cultures », comme c’est de coutume à Rennes.
Rennes : “une ville de culture qui fait confiance à sa jeunesse”
Selon le DJ, la présence des étudiants contribue à faire de Rennes une ville curieuse par nature. « C’est une ville de culture où l’Université a beaucoup de poids, les étudiants sont nombreux, ils comptent beaucoup dans la ville même s’ils ne restent pas… » Lui en revanche a décidé de rester en Bretagne. Son histoire à Rennes ne fait que commencer. « Je me sens bien ici, c’est une ville où on peut développer ses projets, Rennes fait aussi confiance à sa jeunesse, c’est important. » confie Sugar Daddy. « J’ai bien avancé mais ce n’est qu’un début… Grâce à la musique, j’ai de quoi payer mes factures et m’amuser. Je fais ce qui me plaît, c’est parfait ».
Les 5 bons plans rennais de Sugar Daddy
1. Pour manger ou s’amuser : le BDS
Au BDS « la clientèle est très variée : de 16 à 55 ans. Quand je mixe là-bas je peux passer les morceaux que je veux. Le BDS symbolise à mes yeux le renouveau du centre-ville rennais. Un lieu où on peut aussi bien venir manger, s’amuser ou regarder des matchs. Ce n’est pas un lieu « strict », la déco est très sympa et c’est là où j’organise des défilés ». Le Bar des Sports (BDS) se trouve au 1 Quai Lamennais.
2. Pour sortir et voir des concerts : le 1988 Live Club
Le Pym’s, « un des lieux qui organise des soirées hip-hop à Rennes. Le rap, tout le monde en écoute à la maison c’est bien de pouvoir aussi le faire dans des lieux de fêtes en centre-ville ». Raphaël apprécie particulièrement le 1988 Live Club qui se trouve dans les locaux du Pym’s, 27 PLace du Colombier. « Je trouve cette initiative super, il y a du rock, du metal, du funk, du hip hop, de la techno, c’est un renouveau rennais pour tous les goûts, un lieu qui bouge à visiter absolument ! ».
3. Pour boire un verre au son des musiques urbaines : La Notte
“Le bar La Notte fait partie des établissements rennais qui m’ont donné une chance quand je me suis lancé en tant que DJ. Ils sont ouverts à la culture hip hop”. Ce “bar underground libre et curieux laissant toute expression à la culture urbaine rennaise” est situé au 16 Place des Lices (avec en prime une terrasse bien orientée).
4. Une marque tendance “made in Rennes” : Octobre Noir
Sa marque rennaise préférée, c’est incontestablement Octobre Noir, « une très belle marque indépendante inspirée par la culture urbaine. Je mise beaucoup dessus ».
5. Son Festival rennais préféré : les Trans’
« Je me suis pris une bonne claque aux Trans’ Musicales, voir Stromae devant 7000 personnes, c’est quelque chose. Le festival est connu pour être un découvreur de talents, j’avais rencontré Jean-Louis Brossard, c’est un monstre de culture qui a fait venir les plus grands à Rennes, les Daft Punk, Etienne Daho, c’est un prescripteur de tendances inspirant »