Publié le 01 décembre 2015, mis à jour le 10 juin 2024
Rencontres Trans Musicales de Rennes
Tous les ans, Rennes rentre en transe
Festival mythique pour tous les Rennais, défricheur de talents depuis 45 ans, les Rencontres Trans’ Musicales sont un rendez-vous incontournable de la vie culturelle rennaise, mais aussi de la vie musicale en France, chaque mois de décembre.
Un maître mot : la découverte
Les nouveaux Rennais sont parfois surpris par l’absence de tête d’affiche au festival le plus célèbre de Rennes, les Trans Musicales. Rien de plus normal. Ceux qui viennent aux « Trans » depuis longtemps le savent bien, la programmation réserve rarement de la place à des noms connus. Tout le principe du festival repose au contraire sur la nouveauté et sur la curiosité du public.
Un festival en hiver, une drôle d’idée !
Car on vient aux Trans pour se faire surprendre. Un projet musical original, un jeune groupe qui fait ses armes, des musiciens étrangers qui passent en France pour la première fois, des artistes confirmés qui lancent un projet original ou expérimental… Tout est bon pour Jean-Louis Brossard, programmateur historique et tête chercheuse infatigable depuis 1979, date des premières Trans. Les rencontres de l’époque pouvaient à peine être qualifiées de « festival », on parlait plutôt alors d’un « bœuf musical » entre groupes de potes, dans la mythique salle de la Cité, en plein centre ville.
Peu à peu le « bœuf » a grossi. Découvreuses de sons, les Trans Musicales militaient à leurs débuts pour le rock et se sont progressivement ouvertes à tous les genres musicaux. Chanson, rap, folk, hip-hop, techno, jazz, musiques du monde, électro… Le mot d’ordre reste, encore et toujours, l’ouverture et la curiosité.
Aujourd’hui les « Trans » ont toujours lieu en décembre et se chargent de réchauffer la ville, depuis le centre historique jusqu’aux quartiers périphériques et au parc expo, cœur battant des Trans Musicales. C’est l’un des rares festivals d’hiver, qui attire dans une ambiance toute particulière des festivaliers en bonnets et doudounes, dans la douceur humide de l’hiver breton.
Les « Trans », on y fait quoi ?
Le festivalier a le choix. Il peut opter tout naturellement pour le cœur du festival, le « parc expo », qui accueille des dizaines de groupes tous les soirs dans plusieurs « halls » où il est très simple de déambuler, en fonction de la programmation. Une sorte de ville éphémère pas loin de la ville, que l’on rejoint en navette en moins de 30 minutes et où l’on peut aisément manger, boire, se reposer, danser, transiter de concert en concert, déguster des huîtres et du champagne ou des galettes-saucisses et du vin de Loire.
Mais le festivalier peut aussi faire la fête en ville, dans « Bars en Trans », le “off” des Trans, et s’imprégner de l’atmosphère très particulière, un brin survoltée, qui règne à Rennes à cette période. Du jeudi au dimanche, le premier week-end de décembre, Rennes se vit un peu comme le centre du monde musical.
Ils sont passés par les Trans
La liste exhaustive des groupes passés par les Trans Musicales, et qui ont connu une (très) belle carrière par la suite, est impossible à faire. Trop longue. Mais donnons tout de même quelques points de repère.
Etienne Daho, Nirvana, Daft Punk…
Après Étienne Daho en 1980, les Trans font venir en 1986 un jeune groupe bordelais, dans un relatif anonymat. Il s’agit de Noir Désir. En 1991, le grunge débarque au Liberté, la salle qui accueillait alors le festival. Nirvana monte sur scène alors que leur premier album, Bleach, connaît un succès plutôt modéré. Nevermind sort juste avant le festival et fait un carton planétaire. En 93-94, c’est vers le trip-hop que les Trans vont renifler, avec Massive Attack et Portishead, inconnus à l’époque. En 1995, Jean-Louis Brossard invite deux groupes qui n’ont encore jamais sorti d’album : les Chemical Brothers et Daft Punk ! Cette année-là, on pouvait aussi croiser DJ Krush, Saint-Germain, DJ Shadow et Laurent Garnier…
Björk, Ben Harper, Lenny Kravitz
C’est aussi à Rennes qu’ont joué pour la première fois en France Björk, Ben Harper, Lenny Kravitz. Les Trans ont révélé Les Négresses Vertes, Bérurier Noir, Mano Negra. Plus récemment encore : Justice, Stromae, M.I.A., London Grammar, Django Django, Benjamin Clementine, Frànçois & The Atlas Mountains, Breton, Sally Ford, Bon Iver, Birdy Nam Nam, The Black Angels, Metronomy, The Dø, 2Many DJ’s… Tous ces artistes qui font le bonheur des festivals d’été ont été révélés aux Trans. Vous avez dit du flair ?
L’Ubu, la salle qui fait vivre les Trans à l’année
Tout près de la gare, accolée au Théâtre National de Bretagne (TNB), l’Ubu est l’une des salles qui rythment les nuits rennaises. Depuis 1987, cette salle de concert est gérée par l’Association Trans Musicale (ATM) tout au long de l’année. Elle a accueilli un nombre incalculable d’artistes, pendant le festival ou à d’autres occasions. Manu le Malin, My Bloody Valentine, Mr Scruff, Daft Punk, ou Franz Ferdinand y ont fait vibrer le public.
Mais l’Ubu, ce ne sont pas seulement les Trans. Afin de soutenir la diversité culturelle locale et de participer à son dynamisme, l’ATM propose aux associations rennaises une possibilité de location « clefs en main » à tarif préférentiel.
Quartier général de la scène rennaise
Mais l’Ubu, ce ne sont pas seulement les Trans. Afin de soutenir la diversité culturelle locale et de participer à son dynamisme, l’ATM propose des soirées et des concerts qui font salle comble pour les férus de techno, de rock, de rap et de musiques du monde. Une sono mondiale qui fait vibrer les Rennais toute l’année.
C’est aussi à l’Ubu que les groupes rennais rodent leurs shows, répètent, enregistrent… accompagnés par l’Association Trans Musicales, qui participe ainsi à la vitalité de la scène locale.
Depuis quelques années le théâtre l’Aire Libre fait aussi battre le coeur du festival en accueillant la création du Festival. Philippe Katerine, Stromae, Jeanne Added et plus récemment Zaho de Sagazan se sont succédé sur la scène de ce lieu culturel sitgué à Saint-Jacques-de-la-Lande.
Enfin, le QG des Trans est à visiter au Liberté et à l’Étage, là où les pros et les médias se mélangent avec le public venu assister à des concerts gratuits. L’occasion de découvrir des groupes émergents de la scène locale, les futurs stars des musiques actuelles.