Publié le 22 février 2023 par Fabrice Mazoir, mis à jour le 22 février 2024
Il était une fois… le Festival Mythos
Une histoire d'alchimie entre récits et chansons
Le Festival Mythos est né il y a plus de 25 ans. Au fil des éditions, il est devenu un moment culte de l’année culturelle rennaise. Un festival du printemps qui cultive le mélange des genres : contes, théâtre, chansons et même gastronomie. Tout le monde s’y retrouve.
Du conte aux arts de la parole…
1996, la genèse de Mythos commence par une parole lancée : « et si on montait un festival du conte ? » L’idée est de Maël Le Goff, tombé tout petit dans la marmite des histoires. Alors qu’il est étudiant en histoire à l’université de Rennes 2, il commence à suivre son père, conteur de profession, dans ses tournées bretonnes. Le jeune Lorientais prend alors une claque. « Je suis complètement fasciné par cette génération d’artistes comme Yannick Jaulin ou Gérard Potier. Je trouve que leurs histoires résonnent particulièrement avec la société contemporaine, très loin de l’image d’Epinal du conteur breton à la barbe blanche ». L’idée de monter un festival autour du conte fait alors son chemin. « Je voulais voir si mes copains de facs pouvaient être touchés comme moi par ces raconteurs ».
Un coup de foudre immédiat avec le public
La première édition du « festival » se résume à quatre soirées contes au Théâtre du Vieux Saint-Etienne qui vient juste de réouvrir.« C’est tout de suite un coup de foudre entre un public jeune et étudiant qui n’a pas l’habitude de cette proposition artistique et des conteurs eux-aussi habitués à un tout autre public » se souvient Maël Le Goff. Soutenus par la ville et le directeur de l’Office du tourisme de l’époque, Mythos commence alors sa mue pour devenir le festival des arts de la parole. « Assez rapidement nous avons ouvert le festival aux autres formes de paroles : théâtre-récit, théâtre-narration, slam, poésie et chansons. La chanson est venue dès la deuxième édition en contrepoint des conteurs pour donner un caractère festif à l’événement et revenir à l’étymologie originelle du mot « Festival ».
Le plus grand magic mirror du monde
Ce qui va faire le lien entre ces genres, c’est le cercle formé par le public autour des artistes. Et le cadre tout trouvé est un Magic Mirror qui va devenir l’emblème de Mythos – le cabaret botanique – et marquer un tournant dans son histoire.
Sous le chapiteau de bois, le public renoue « avec une nouvelle forme de veillée ». Selon le Directeur artistique de Mythos, « on sent une envie forte chez les spectateurs de se retrouver, de former un cercle pour écouter des histoires. Un retour à des pratiques ancestrales un peu oubliées ces dernières années au profit de notre merveilleux poste cathodique ».
Le Magic Mirror version Mythos, grandit chaque année pour atteindre un format XXL. 29 mètres de diamètre et une capacité de près de 1750 personnes ce qui en fait le plus grand du monde, aux dires des organisateurs.
“Alchimie avec un lieu de patrimoine bucolique”
D’abord installé Place Hoche, puis Place du Parlement du Bretagne, il finit par prendre ses quartiers, dans le Parc du Thabor. Un écrin qui fait tourner les têtes des spectateurs chaque printemps. D’ailleurs, depuis 2019, le chapiteau s’est installé à demeure en bord de Vilaine dans un nouveau lieu de guinguette et de spectacle : le MeM, géré par la même équipe de passionnés. Un autre chapiteau tout neuf, encore plus grand a été fabriqué pour se poser dans le QG de Mythos.
C’est une autre particularité du festival : son quartier général se trouve côté jardin, dans l’immense parc fleuri de Rennes. « L’endroit est magnifique et participe à la couleur de Mythos » affirme Maël Le Goff, « le festival créé une alchimie entre ce lieu de patrimoine bucolique et les Magic Mirrors, des bastions forains qu’on installe autour de la parole et de la gastronomie »
Un festival qui sacre le début du printemps
Au fil des années Mythos, a trouvé sa place dans un calendrier culturel bien rempli et accueille plus de 50.000 spectateurs pendant dix jours, chaque mois d’avril. Un lien entre l’hiver et l’été, le festival de printemps tout simplement ? « Mythos rime en général avec l’arrivée des beaux jours, c’est toujours un pari », reconnaît le créateur du festival, « nous avons même eu de la neige certaines années, mais il y a toujours de belles journées. Les gens profitent d’un moment de transgression pour s’allonger sur les pelouses, ça sent le printemps… »
Plus de 25 ans de souvenirs et de moments mythiques
En plus de 20 ans, le festival a connu son lot de moments de grâce. S’il ne devait en retenir qu’un Maël Le Goff cite volontiers le concert de Christophe en 2010, « un moment de communion incroyable avec le public, une assemblée en cercle autour d’un grand monsieur, dans un état de recueillement quasi-religieux ».
Les Toqués, le banquet des chefs
Dans l’autre chapiteau posé au Thabor, on se restaure. Depuis plusieurs éditions, le Resto des Toqués de Mythos est devenu « un festival gourmand dans le festival ». Près de 70 chefs sont invités, pour assurer le chaud du Cannibale Cabaret Resto. Une cuisine foraine qui vaut le détour !
« Le meilleur pour la faim »
Venus de la Bretagne et d’ailleurs, ils racontent à leur manière des histoires gourmandes dans le cercle de l’assiette. « Nous avons voulu embarquer des partenaires dans le projet et les chefs étaient les mieux indiqués pour faire le lien entre culture, gastronomie et proposition artistique. Ils se sont vite pris au jeu et adorent ce moment de folie » assure le directeur artistique. Au menu chaque jour, des surprises culinaires différentes, à la sauce Mythos, un engagement durable aussi puisque le festival se veut éco-responsable jusqu’au bout des fourchettes.