Publié le 26 octobre 2020 par Fabrice Mazoir, mis à jour le 11 octobre 2023
Exposition Kulata Tjuta
L’art aborigène s’expose au musée des beaux-arts
Kulata Tjuta est une exposition à ne pas rater… D’abord parce qu’elle a failli ne jamais avoir lieu, en raison des complications logistiques liées à la crise sanitaire. Ensuite et surtout parce que les œuvres exposées – 28 peintures de grande dimension, 12 armes traditionnelles et une série de 32 photographies – vont vous emmener pour un voyage coloré vers l’ailleurs.
Kulata Tjuta qui signifie « beaucoup de lances » est un vaste projet artistique qui est né en 2010 au cœur du bush autralien, dans le pays APY (Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara). Situé à l’extrémité nord-ouest de l’Etat de l’Australie Méridionale), c’est une région où la culture ancestrale des Aborigènes est extrêmement valorisée. Près de 500 artistes travaillent dans des centres d’arts pour transmettre leur culture et affirmer leurs droits. A Rennes, ce sont majoritairement des œuvres de femmes qui sont exposées au musée des beaux-arts.
Un art aux antipodes des conventions occidentales
Les créations colorées des artistes anangu paraissent à première vue bien hermétiques, mais leur puissance vibratoire se révèle à mesure qu’on y plonge le regard.
« Ce sont des œuvres qui s’apprécient dans la contemplation, il faut se laisser porter par la magie plastique des peintures » conseille François Coulon, commissaire de l’exposition. « C’est un art où la logique rationnelle occidentale n’a pas cours ». Effectivement, les formes qui semblent abstraites sont en réalité des cartes mentales du pays des Aborigènes. « Des vues aériennes mémorisées » où sont symbolisés des repères, trous d’eaux, sources, arbres, rivières sentiers et montagnes selon une échelle symbolique que seuls les artistes sont capables de comprendre et de se transmettre, de génération en génération.
Un lien sacré unit les Aborigènes à leur terre
Dans une peinture, chaque artiste célèbre son Tjukurpa (art et culture), qui est à la fois un récit, une danse et une carte de son pays. Des traditions, liées à des rituels ésotériques, qui se transmettent depuis la nuit des temps. « La culture aborigène est la plus ancienne au monde, elle remonte à 60000 ans » rappelle Megan Anderson ambassadrice de l’Australie auprès de l’Unesco. « Son art explore le lien sacré que les Aborigènes entretiennent avec la terre, les eaux et leur pays ».
L’exposition est née de la coopération entre la Bretagne et l’Australie méridionale. Deux régions pourtant éloignées de 16000 kilomètres qui entretiennent depuis 3 ans des liens étroits dans le domaine économique, l’enseignement supérieur, la recherche et la culture. « C’est la première fois que ces œuvres traversent les continents, c’est bouleversant de les voir au musée de Rennes et je suis sûr qu’elles apporteront beaucoup de joie aux visiteurs » affirme Steven Marshall, Premier ministre de South Australia.
Pour Jean-Roch Bouiller, cette exposition a d’autant plus de sens dans un musée comme celui de Rennes, dont les collections se sont construites à l’origine autour du cabinet de curiosités de Christophe-Paul de Robien. Un musée qui regroupe aujourd’hui des chefs d’œuvre de toutes les époques, de l’Antiquité à la période contemporaine.
Infos pratiques
- Kulata Tjuta, exposition temporaire du 17 octobre 2020 au 3 janvier 2021 au musée des beaux-arts de Rennes, 20 quai Emile Zola.
- Accueil et renseignements au 0223621745 http://mba.rennes.fr/fr
- Horaires : du mardi au vendredi de 10h à 17h ; le samedi et le dimanche de 10h à 18h ; fermé le lundi et les jours fériés.
- Tarifs : 6€ (plein tarif), 4€ (tarif réduit), entrée gratuite chaque premier dimanche du mois
- Accès : Métro ligne a station République ; bus lignes C4, C6, 40ex, 50, 64, 67 arrêt Musée beaux-arts, vélo STAR, station avenue Janvier, stationnement vélo devant le musée, stationnement réservées uax personnes en situation de handicap, rue Léonard de Vinci. Accès PMR.