Publié le 08 février 2016, mis à jour le 11 octobre 2023
Des étudiants revisitent le style Bouroullec
Les frères Bouroullec à Rennes
Dans le cadre de leur cursus à Lisaa (Institut supérieur des arts appliqués), des étudiants rennais revisitent le style des frères Bouroullec et imaginent des parapluies. Deux d’entre eux, Anne et Édouard, nous livrent leur parti pris.
Un clin d’œil aux racines bretonnes
Fabriquer des parapluies… Un clin d’œil aux racines bretonnes, et donc pluvieuses, des frères Bouroullec ? Plutôt un trait d’union entre le dedans des expositions, et le dehors de l’espace public, où se posera notamment le Kiosque à tout faire des désigners. Un fil conducteur, aussi, entre les Champs Libres et le FRAC, les deux principaux équipements à accueillir les créations des Quimpérois. Un objet accessoirement transportable, enfin.
En dernière année d’architecture intérieure et design à Lisaa, Anne Cosson et Édouard Marie se sont prêtés au jeu de la variation, comme une trentaine de leurs camarades de promotion. Circulaires ou pointus, en PVC ou en toile, les prototypes réalisés s’affranchissent de toutes les contraintes, exceptée celle de protéger de la pluie.
Un parapluie qui se transforme en journal
Le « riflard » imaginé par Anne est en carton et se transforme en journal sur une simple manipulation. Baptisé Pliers, il donne à découvrir, une fois mis à plat, le programme des rendez-vous liés aux Bouroullec. « J’apprécie le côté brut du carton, un matériau de plus en plus utilisé par les designers. »
Que pense-t-elle des Bouroullec ? « J’admire leur capacité à réinterpréter les usages. Ils ont par exemple réinventé le paravent, le lit clos… Ils illustrent assez bien ma définition du design : une liberté pleine de contraintes. »
Le souci du détail
Plus classique en apparence, Édouard Marie ne fait pas pour autant dans le parapluie de Cherbourg : « mon idée était de faire quelque chose de différent, sans changer pour autant de forme. » Nommé Pi-Ter, son pépin est le fruit d’un subtile équilibre entre forces et tension : « j’ai simplement utilisé du nylon plastifié et des élastiques. »
Minimaliste, circulaire et plat, son parapluie conserve néanmoins une efficacité maximale. « Les frères Bouroullec ont le don de savoir recréer des objets dans un contexte nouveau. Si je devais qualifier leur style, je parlerais de simplicité, de minimalisme, et au final d’une grande fonctionnalité. Mais leur grande force réside selon moi dans leur souci du détail, ce qui les rend facilement identifiables.» Pour un jeune homme désireux de devenir accessoiriste sur les plateaux de cinéma, fabriquer des parapluies est un bon début.